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Commentaire

Pourquoi la religion est importante : le mouvement humanitaire

Cet essai sur les valeurs humanitaires est le dernier d'une série de cinq sur la valeur de la religion

« La plupart des grandes religions du monde – et peut-être toutes – enseignent à leurs membres l’importance de faire des sacrifices pour le bien d’autrui. Ce don de soi se traduit par des actes de charité, l’hospitalité, la visite des malades, l’aide aux nécessiteux et le réconfort apporté à ceux qui traversent des crises, créant ainsi des moments de douce générosité dans ce qui serait autrement des vies rudes et solitaires. » – Rabbin Jonathan Sacks [1]

Il serait difficile d’énumérer les manières dont la religion fait profiter la société. Les choses que la foi fait le mieux sont intangibles. Les Églises vivifient les communautés grâce à des associations locales de soutien. Les différences entre les visions religieuses du monde enrichissent notre existence commune. Les voix de la conscience morale nous arriment à nos idéaux les plus élevés. Et la dignité de nos relations les uns envers les autres est soutenue par les droits de la personne et la liberté de religion.
 
 Derrière tout cela réside la responsabilité unique du croyant. Les gens de foi contribuent à la société de par leur obligation envers Dieu et leur conscience, et non pas par privilège, par esprit de supériorité ou dans l’attente de récompenses.

La profondeur de la conviction religieuse se mesure à la façon dont les gens réagissent à la souffrance. Les êtres humains ont l’impulsion naturelle d’aider ceux qui sont dans le besoin. Et que ce soit un problème de pauvreté, de faim ou de maladie, les gens de foi ressentent un appel particulier à servir. L’engagement envers Dieu pousse à se tourner vers l’extérieur, vers autrui. L’ « ingrédient secret » qui alimente les actes de bienfaisance parmi les personnes religieuses, a dit un érudit, repose sur « les réseaux sociaux tissés au sein des congrégations religieuses. » [2]
 
 Une vie de foi ne se contente pas d’être stagnante ou centrée sur l’individu. Nous pouvons lire des versions multiples de « pourvoir aux besoins des pauvres et des nécessiteux » dans la plupart des Écritures et les entendre du haut de la plupart des chaires. Le prophète mormon Joseph Smith a très bien saisi ce sentiment : « Un homme rempli de l’amour de Dieu ne se contente pas de bénir sa famille seulement, mais il parcourt le monde entier, désireux de bénir toute la race humaine. » [3] Les croyants ont en commun une visée universelle.

Notre monde a besoin de toute l’aide qu’il peut recevoir, et l’important n’est pas de savoir qui donne le plus : l’œuvre humanitaire n’est pas une compétition. Les désastres naturels, la guerre, la dégradation de l’environnement et le manque d’éducation ont toujours fait partie de l’expérience humaine. Dans de telles circonstances, les personnes ne sont pas à même de satisfaire leurs propres besoins. Les gouvernements, les organisations à buts non lucratifs, les entreprises, les organismes de bienfaisance et les philanthropes apportent ainsi une immense contribution. Mais ils ne peuvent pas tout faire.

Dans plusieurs endroits, des organisations religieuses sont déjà sur le terrain, fournissant des structures de communication et des modes d’acheminement tout prêts. Elles sont intégrées dans les communautés locales. En outre, des congrégations d’une partie du monde peuvent entrer en contact avec des congrégations d’ailleurs dans le monde et s’unir pour une cause commune. Ce qui peut leur manquer en ampleur et en financement est compensé par leur capital humain et par leurs rapports humains. Les Églises offrent aussi fréquemment leur appui avant l’arrivée des organisations d’aide internationale et après leur départ.

Un professionnel de l’aide humanitaire a dit que « les groupes religieux apportent une contribution disproportionnellement considérable » à l’œuvre humanitaire. [4] Il en existe plusieurs exemples. L’Église catholique met fortement l’accent sur l’éducation, exploitant l’un des plus vastes systèmes scolaires non gouvernementaux dans le monde. [5] Vision Mondiale Internationale favorise pour sa part le développement durable dans les soins de santé, la production agricole, les projets d’approvisionnement en eau, l’alphabétisation et le microcrédit. [6] L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours offre une vaccination aux enfants et des traitements de la vue, et elle veille à la distribution de chaises roulantes, à la production de nourriture et à des projets en matière de nutrition dans les pays du monde entier. [7]

Les travailleurs humanitaires membres de groupes confessionnels apportent une dimension spirituelle supplémentaire à leur travail. Ils créent un environnement propice à la solidarité et à l’empathie qui survivent à toute entraide. Ces efforts sauvent des vies et soulagent la souffrance, mais ils rassemblent aussi les gens et accroissent la confiance sociale.
 
 En plus du travail effectué par les organisations, certaines personnes agissent selon leur foi en faisant du bénévolat. La technologie moderne leur permet de faire une différence dans la vie de gens qui vivent au loin. Dans la foulée du typhon Haiyan, par exemple, un groupe de jeunes des États-Unis a organisé des efforts de secours par l’intermédiaire des médias sociaux. Ils ont rassemblé des fonds, se sont rendus aux Philippines et ont commencé à distribuer des biens et des fournitures nécessaires avec la collaboration des églises locales. Ces lieux de culte se sont transformés en refuges pour les communautés. Compte tenu de la dévastation croissante à laquelle ils étaient confrontés, ces bénévoles se sont appuyés sur la prière et la foi pour les guider. Quoique maigres, leurs efforts ont fait une différence.

Que ce soit par des contributions individuelles ou celles d’organisations, la mission d’assurer la dignité humaine ne connaît pas de frontières. Là où la foi et la souffrance se rencontrent, le mouvement humanitaire se manifeste, et « des vies rudes et solitaires » se transforment en « moments de douce générosité ».


 [1] Rabbin Jonathan Sacks, Role of Religion in Society in the United Kingdom, www.rabbisacks.org, 22 novembre 2012.
 [2] David E. Campbell, « It’s Social Ties – Not Religion – That Makes the Faithful Give to Charity », Time, 26 novembre 2013.
 [3] History of the Church, vol. 4, p. 227.
 [4] Fiona Fox, « Aid Would Survive Without Religion », The Guardian, 20 septembre 2010.
 [5] Roy Gardner, Denis Lawton, et Jo Cairns, Faith Schools, 2005, p. 148.
 [6] www.wvi.org
 [7] Mormon Newsroom, Humanitarian Aid and Welfare Services Basics: How Donations and Resources Are Used.

Remarque concernant le nom de l’Église:Quand vous parlez de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, veuillez utiliser le nom complet de l’Église la première fois que vous la mentionnez. Pour avoir plus de renseignements sur l’utilisation du nom de l’Église, consultez notre Guide de rédaction.