Commentaire

Pourquoi la religion est importante : l'aspiration intérieure profonde

Cet essai sur la foi individuelle est le premier d’une série en cinq parties sur la valeur de la religion

Notre monde moderne offre plus de choix et de possibilités que jamais auparavant. La science et la technologie augmentent continuellement notre connaissance, et les visions que le monde a de la religion se multiplient. Nos perspectives semblent s’étirer plus loin et plus vite, au-delà de notre capacité d'y faire face. Mais nous restons finalement les mêmes créatures spirituelles. Tout au long de notre voyage, l'aspiration intérieure profonde subsiste.

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Toutes les religions ont une vision commune : nous sommes des êtres inachevés. Alors nous aspirons à la plénitude. Si nous avions une réponse toute prête à chaque question, nous ne nous tournerions pas vers la prière. Si nous avions un remède à toutes les douleurs, nous n’aurions pas soif de salut. Si nous retrouvions tout ce que nous perdons, nous n’espérerions pas le royaume des cieux. La religion existera tant que ces besoins existeront. Elle constitue une part naturelle de la vie. Être humain signifie connaître l’incertitude, le chagrin et la mort. La religion est une école pour expliquer le chaos, un hôpital pour guérir les plaies invisibles, une planche de salut qui nous donne des secondes chances.

Le rabbin David Wolpe a enseigné au sujet de la religion : « [Elle] peut s’introduire dans un monde de douleurs, de souffrances et de deuil et y donner un sens, un objectif et la paix. »[2]

La religion répond à ces besoins, mais ce ne sont pas eux qui la créent. La religion n’est pas seulement une réponse humaine aux difficultés. Elle transcende l’humain, elle vient de bien plus haut. L’histoire montre que les hommes et les femmes, dans les bons et les mauvais moments, recherchent la vérité à l’extérieur aussi bien qu’à l’intérieur d’eux-mêmes. Et ils suivent les réponses qu’ils reçoivent.
La religion est, de surcroît, la réunion d’individus uniques en une communauté de croyants. Mais si elle ne peut gagner le cœur de l'individu, elle ne peut soutenir sa communauté. Les expériences spirituelles de chacun peuvent être aussi différentes que les individus eux-mêmes. Puisque nous « voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure »[3], la plupart des choses de la vie s’appuient sur la foi. En fin de compte, dans ces moments de recherche avec le divin, c'est l’individu qui filtre les détails, examine les preuves, et prend les décisions sur des sujets de la plus haute importance. Ce débat est le processus de la foi. Ludwig Wittgenstein a écrit : « Croire en Dieu signifie voir que la réalité du monde n’est pas une fin en soi. »[4]

La vie humaine a besoin d’avoir un sens. Notre nature nous pousse à nous poser des questions et à trouver un but dans la sphère de la spiritualité. La religion donne accès à un espace où nous pouvons chercher, trouver et transmettre des réponses et un sens à la vie. Le lien entre religion et sens de la vie existe encore aujourd’hui.

Les sciences sociales attestent que les individus bénéficient de la religion d’une myriade de façons, que ce soit en ayant une vie saine, une confiance envers la société ou en participant à des œuvres de bienfaisance. Par exemple, une étude récente a établi : « Les personnes qui déclarent qu’elles croient en l’existence de Dieu ont une plus grande détermination. »[5]

C'est particulièrement pertinent aujourd’hui. Nos confrontations avec la vie moderne se résument souvent à un flash d’images qui éclairent puissamment et qui s’estompent — très riches en surface, laissées complètement à l’abandon en profondeur. Mais la religion et la spiritualité qu’elle inspire creusent sous la surface et nous relient aux fondements moraux qui sous-tendent le meilleur de l’humanité.

Tout au long de sa vie, Will Durant, historien des idées et des cultures, s’est émerveillé du pouvoir de la foi religieuse. Cependant, lui-même ne parvint pas à acquérir de certitudes au sujet de Dieu. À la fin de sa vie d’études et d’observation, il se pencha sur l’importance de l'église. Ses réflexions ont montré que même un agnostique peut voir l’attrait permanent de la religion face à l’inconnu :

« Ces clochers à chaque coin de rue, qui pointent vers le ciel, ignorant le désespoir et encourageant l’espérance, ces flèches urbaines élevées, ou ces simples chapelles sur les collines, elles s’élèvent partout de la terre vers le ciel, dans chaque village de chaque pays elles défient le doute et consolent les cœurs fatigués. Tout cela n’est-il qu’une vaine illusion ? N’y a-t-il que la mort après la vie, et que la décomposition après la mort ? Nous ne pouvons pas le savoir. Mais ces clochers existeront tant que les hommes souffriront. »[6]

Les institutions et les idées prospèrent quand elles répondent à des besoins réels et durables. Autrement, elles ont tendance à mourir de causes naturelles. Mais la religion n’est pas morte. Dans les années 1830, alors que son pays d’origine, la France, s’écartait de la religion, Alexis de Tocqueville observa : « l’âme a des besoins qui doivent être satisfaits. »[7] Il s’est avéré qu’il avait raison. À travers les siècles, les tentatives d’étouffer ses besoins ont échoué. La religion procure la structure nécessaire à ce désir intérieur profond, et les églises sont les foyers de la foi.
Bien que faites de bois, de pierres et de métal, les églises représentent quelque chose de profond dans l’âme humaine, quelque chose que nous désirons ardemment découvrir. Plus que tout ce qui a été créé de la main de l’homme, la religion indique la voie et façonne la quête de sens des individus.

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[1] Samuel Rodriguez, “Religious Liberty and Complacent Christianity,” The Christian Post, 10 sept. 2013.

[2] “Why Faith Matters: Rabbi David J. Wolpe,” conférence donnée à l'université Emory, 21 oct. 2008.

[3] 1 Corinthiens 13:12.

[4] Ludwig Wittgenstein, note de journal personnel (8 juillet 1916), p. 74.

[5] Stephen Cranney, “Do People Who Believe in God Report More Meaning in Their Lives? The Existential Effects of Belief," Journal for the Scientific Study of Religion, 4 sept 2013.

[6] Will et Ariel Durant, Dual Autobiography (New York: Simon & Schuster, 1977).

[7] Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (Democracy in America, Chicago, Illinois: University of Chicago Press, 2000), p. 510.

Remarque concernant le nom de l’Église:Quand vous parlez de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, veuillez utiliser le nom complet de l’Église la première fois que vous la mentionnez. Pour avoir plus de renseignements sur l’utilisation du nom de l’Église, consultez notre Guide de rédaction.